Sancy for ever...

Une fois n'est pas coutume pour la commémoration des 93 ans de la signature de l'armistice de 1918, le Sancy allait accueillir une jolie brochette de représentants du Pointézie Crew en cette belle journée du 11/11 presque estivale, tant le climat était doux.



Les spectateurs savourent la qualité du spectacle assuré par le Pointézie Crew !


Ayant eu vent de l'info que les pilotes de haut vol du Crew allaient répéter leurs gammes d'enduristes extrêmes dans les sentiers les plus techniques du massif, les spectateurs s'étaient déplacés en masse pour admirer les embardées des forces en présence. Et les hostilités n'allaient pas mettre longtemps à être déclenchées puisque peu de temps après le départ opéré depuis le parking côté ouest du lac de Servières et après un petit échauffement musculaire durant lequel chacun s'adonne à relater ses plaisirs du quotidien (vidange de toutes sortes de bourses grâce à l'arrivée imminente dans le foyer d'un Stump EVO carbon pour Zed, couches culottes pour Jak, ...), le Gourou allait nous faire plonger dans un bois technico-technique où pour une fois, la pente se trouvait dans le bon sens.
25 mètres après l'entrée du single, une double manque d'offrir un spectacle inoubliable grâce au concours de Rougeot qui nous agrémente son saut d'une superbe réception en nose et de Vr1nce qui organise le débroussaillage -quelque peu bâclé par les ouvreurs- dans la zone d'atterrissage. Le temps de réinitialiser le cardio du parisien le plus fun qui s'est donné pour objectif de suivre à la lettre un plan d'entraînement "Réussir une cyclosportive de 200 km" (Lolo copyright) dans le but de littéralement défoncer Danny Hart lors de la prochaine DH de Montmartre, nous terminons cette trace fraîchement ouverte par un passage sinueux, d'abord dans des bois de sapins, se terminant par une zone un peu plus à découvert dans laquelle les joncs couchés nous donne un indice sur la teneur de la pente.
Ragaillardi, mon rital préféré validera à vue la portion délicate et en profitera pour humilier la grande majorité du groupe d'auvergnats qui ne pourra trouver d'autre solution que d'opérer un refus d'obstacle devant le toboggan final. Quelques tentatives freeridistiques ne déboucheront pas (merci les arbres, ça freine décidément mieux que des Avid ou des Formula !), les lopettes se font discrètes à l'arrivée sur le chemin carrossable qui nous amènera au col de l'Ouire.
On rebascule sur le Guéry en traversant un bois tout en faisant des jolis "S" bien larges autour des arbres dans une terre volcanique légère et meuble. L'instant de bonheur fût si bref qu'il nous faudra recommencer ce petit moment de plaisir frugal.
On passe le parking du Guéry en se dirigeant vers Tuillière et Sanadoire via la trace du "Petit doigt à Moufette". Au départ du grand chemin qui nous y mènera, à la vue des épines de mélèzes qui jonchent le sol, Zed, sans doute à cours d'idée pour passer le mal de son fond de cuissard qui l'anime à cause de l'arrivée de son nouveau jouet, a l'idée de vouloir se fabriquer un petit coussin d'aiguilles dans le fond de son short et de poser le tout sur sa selle en appuyant bien fort... allez savoir ce qui peut animer ce pervers lubrique... ???!!! Tellement en prise avec le Mal, il confondra peu de temps après Rougeot avec le propriétaire des lieux en lui lançant un "vas-y Moufette si tu veux... " dans le but de lui laisser la priorité à la descente. Déstabilisé par la violence des propos du Gring', Ju aura du mal à exploiter pleinement ses qualités de descendeur et il lui faudra un moment pour retrouver la concentration... Les racines sèches se passent sans encombre en nous amenant dans un bois de hêtres où le sol est recouvert de feuilles aux reflets roux de l'automne, sèches et glissantes comme du verglas. On longe un couloir de débardage et nous finissons par deux-trois lacets dans lesquels Xavier fera "Plop" en se décapsulant une coui... !!
On retombe sur un grand chemin dans lequel une station de lavage pour vélos SSBW (Sancy Sapins Bike Wash) a été installée et nous arrivons peu après au pied de Tuillière. Nous attaquons la Steep Tuillière à l'entrée de laquelle Lolo soulèvera une petite pierre d'un demi mètre carré pour distancer ses poursuivants et où une bonne partie du Crew va marquer son deuxième refus d'obstacle en prétextant de rechercher de nouvelles variantes à ce petit épisode pourtant bien ludique !! Vu les commentaires qui s'ensuivent une fois la route gagnée, il est certain qu'il faudra qu'une fois dans notre vie, on vive l'action de l'arrière pour profiter pleinement de ces grands moments de pilotage car il ne va pas sans dire qu'à chaque passage, la description du déroulement de la descente par les divers protagonistes nous amène à supputer que nous n'avons pas emprunté les mêmes trajectoires... et dans un style plus ou moins libre pour certains (à grands renforts de draisienne des deux pieds !!!).
Remontée partielle de la route qui amène au parking du Guéry, on plonge sur la droite pour terminer le fond du vallon au pied de Sanadoire. Pierrot quant à lui décide de prolonger son plongeon en allant balayer le sol de son flanc gauche. Une pierre qui roule sous la roue avant... et Pierrot qui roule par l'avant !!! Ouf ! plus de peur que de mal... tant mieux !! Sentier très drôle jusqu'au fond du vallon, la Meugne ouvre continuellement et nous facilite la tâche, on en profite avec le Gamin pour exagérer parfois. Un appel en granit ponctue la trace, il faut maintenant remonter 500 m de D+ !!!
Le groupe s'étire dans le premier tiers de la montée et au moment du regroupement pour bifurquer vers Douharesse... DRAME !!!! Un vent de contestation lancé par le plus vieux du groupe sur la base de la durée de la remontée et relayé intelligemment par le parisien amène pour la première fois de l'histoire du Crew à la scission du groupe !!!
Lolo emmènera Pierrot, SDOS, Jak, Arnaud et Rougeot au col de l'Ouire par Douharesse et avec Tom, Vrince et Plop, nous regagnerons le col par la montée partant du Guéry, BIEN plus courte, BIEN plus belle, BIEN plus ensoleillée !!!!
Ne voyant personne à l'arrivée au col, nous pensons à une sournoiserie du clan Lolo fomentée par son leader. Nous profitons de la vue de deux mouflons sur le pic de l'Ouire qui nous domine et nous entamons le portage en direction du GR technico-physique qui redescend sur le Servières.
Alors que nous posons les vélos à terre à la fin du portage, nous entendons le Gourou nous héler à grands renforts de sifflets pour nous supplier de les attendre.
Ah... ! quelle joie... ! quelle extase... ! quelle jouissance... ! pour la première fois et au terme d'une scission douloureuse, le Maître des lieux, capable de porter des boeufs à bout de bras tellement il est fort (Vr1nce copyright !!!) doit mettre un genou à terre et s'incliner devant la force de caractère d'un vieux et l'intelligence d'un novice de la campagne associées.
Ne voyant que le Gourou arriver, nous jubilions à l'idée du lot d'insultes que nous allions proférer à l'encontre de ceux qui devaient avoir rebroussé chemin. En fait, Lolo voyant qu'il allait perdre la face dans ce pari fou qui avait été lancé, avait un peu accéléré et déposé à quelques encablures ses poursuivants (on ne les apercevaient même pas !!), pour nous rejoindre au départ de la partie sommitale du GR ! Seuls Jak et Pierrot avaient écourté le tour pour excuses valables, Jako devant s'occuper de sa Poulette et du Poussin et Pierrot étant appelé au devoir familial lui aussi !

Les spectateurs se marrent à la vue de la prestation ridicule du groupe "Gourou"

Commence alors ce moment d'extase que peut représenter la descente sur le Servières, un doux mélange de difficultés techniques où le pilote doit sans cesse travailler le relief accidenté et piégeux du sentier pour conserver la fluidité nécessaire à la vitesse que peut procurer ce tronçon. Faite et refaite à de multiples reprises, sous différentes situations climatiques plus ou moins difficiles, cette partie du GR reste un moment de plaisir intact et intense.
Les paysages sont superbes et sauvages, les lumières de l'automne sont magiques et le pilotage est exigeant et demande une concentration totale, c'est un des plus grands générateur d'éructations en tout genre de plaisir que je connaisse (celles de SDOBS étant faites à base d’onomatopées du genre : "Aaaaaaahhhhhhhh... !!"). Cerise sur la gâteau, une dernière trace joyeuse dans le bois au-dessus du Servières sera accomplie à deux reprises par les plus gourmands, sans anecdote particulière si ce n'est la très belle remontée de Zed distancé dans la montée au col et qui viendra brillamment recoller la tête du groupe ! Bravo Small Dick !
Descente rapide le long du bois pour regagner le lac, on en fait le tour par les passerelles humides de la rive ouest, on ne traîne pas sur le parking car malgré le beau temps, 'y fait pô chaud...

Pointézie... tartines de pain maison... confiture de mûres... Crunchy... la journée est terminée, 'y en a qui vont casser des oreillers... !!!
A la prochaine !